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Poèsie et blancheur

19 juillet 2020

Grande ourse

Dans mon dernier souffle
S'exhale rieuse la Grande Ourse
Entremêlé de givre de buée de neige
Mon dernier rêve nage dans l'espace

La constellation me regarde
De son chariot pèse mon âme
S'interroge sur mon morne passé
Quel nouvel avenir vais-je lui offrir?

Tendu vers le ciel?
Écartelé par les airs?
Enraciné dans la Terre?
Quel sera son axe vital?

Pétales glacées de rosée
Larmes en petits ruisseaux
Que du blanc marbre sur ma peau
Dans mes veines s'effondrent les fleuves

Dans mon dernier souffle
S'exhale moqueuse la Grande Ourse
Striée de haine de lumière découpante
Ma Volonté ouvre mes chairs avec ses rires


Juin 2019

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Mes poèmes sont des créations personnelles et sont protégés par un copyright déposé en France.
Ils relèvent de la législation française et internationale sur le droit d'auteur et la propriété intellectuelle.
La copie, modification, adaptation, vente, traduction de ceux-ci sont interdites sauf autorisation expresse de l'auteur de ces poèmes.
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19 juillet 2020

Juste un demi-sourire

D'elle juste un demi-sourire
Même pas un rire sincère
Des lèvres transparentes
L'écho du paradis

Perdue apeurée
En vol stoppée
Ilot de beauté
Effrontée

Une foule cannibale déchaînée
Des épaules brutales bousculant
Des jambes courant à tuer les oiseaux
Des mâchoires des dents de foule dévorante

Quelques restes rouge sanglants
Plusieurs os fins en albâtre
Une image dans le vent
Des cheveux dorés

D'elle que restera-t-il?
Juste des arabesques de rosée
De nous comment nous excuser
Le monde appauvri ne peut plus rire


Mai 2019

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19 juillet 2020

S'évaporer

Se sentir partir en brume
Ne rien demander juste s'évaporer
Quitter son corps par inadvertance
S'envoler comme le pollen de la fleur

Etre présent sous le soleil
Ressentir cet amincissement
Cette perte de l'ancien si précieux
Laisser le drôle l'important s'évanouir

Reste l'enveloppe ridicule
La sphère bien trop triviale
Devant les bleu immenses intenses
Les espaces infinis effrayants vivants

Partir en laissant l'inachevé
Remercier les anciens échecs
Quelques souvenirs qui eux aussi s'égarent
Se dépouiller de tout ce qui bloque la lumière


Mai 2019

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19 juillet 2020

Chambre forte

La chambre est forte elle
Massive imposante forteresse
D'ébène épais ses murs impressionnent
Les portes noires laissent suinter la lumière

Première pièce corps suspendus
Deuxième pièce rubans tranchant
Troisième pièce broyeurs de chairs
Quatrième pièce la sur-vie par la mort

Coupés brulés désossés retournés
Ces mannequins là ne souffrent pas
La douleur coule s'accumule lentement
Les capsules sont précieuses réutilisables

Devant moi corps blanc marbre
Dans son ventre je me concentre
Mes mains s'enfoncent sans raison
Je m'attarde encore immobile et clair

Son bras repose sur une table
J'épluche une de ses mains
Je touche ses phalanges
J'embrasse son coude


Mars 2019 - d'après des fragments de 2000 ?

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19 juillet 2020

Et si j'étais

Et si j'étais femme déchirée de drames
Femme grande flamme
Femme belle lame
Femme âme

Et si j'étais acide tranchante dans le regard
Statue pulsatile dans le noir
Seule enfante tard
Peau marbre

Et si j'étais effluves visibles dans la bruine
Trainées de gestes lentes
Pétales de lumières
Fille-chatte

Et si j'étais vagues mâchoires mordantes
Obscurité dans l'eau observant
Ecume de nacre s'oubliant
Clapotis mouillés

Et si j'étais joie dans l'herbe si verte
Petits cris dans la rosée
Peau tremblante
Œil timide

Et si j'étais regard vers le haut
Doigts pianotant la vie
Sourire aux étoiles
Ventre chaud

Et si j'étais l'œil guettant le soleil
Les ondes quittant le corps
Le corps aspiré
L'être soulevé


Mars 2019

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19 juillet 2020

Mon enfant

Mon enfant
Mon tout petit
Chair de ma chair
Autre moi-même double

Quand tu sors je ne dors pas
Interminables nuits blanche
Du vendredi au dimanche
Interminables angoisses

Que fais-tu où es-tu?
Pourquoi autant de retard?
Pourquoi n'appelles-tu pas?
Mon enfant es-tu en danger ?

Bières whiskies vodka
Insouciant batifoleur dragueur
Ce soir c'est fête parties surprises
Ce soir vous redevenez tous bête et bête

Idiot ne soupçonnant pas la douleur de ta mère
Crétin oubliant jusqu'à mon prénom
Fêtard ne sachant plus le tôt le tard
Oh comme je regrette

Pourquoi tant de douleur?
Ce n'est pas ce que je voulais
Elles ne m'avaient pas prévenue
Pourquoi pour quoi cette angoisse?

J'imagine tellement de tragédies
Chaque minute d'absence me déchire
Un enfer perpétuel voilà ma putain de vie
Impossible de s'habituer ni de se raisonner

Lâcher prise et s'abandonner à ma douleur
Me retenir et enfermer en moi Méduse
Calmer ma peur avec mes ongles
Ne surtout pas laisser de traces

Encore encore et encore cette peur irraisonnée
Le téléphone sonne dans la nuit la police
Venez immédiatement c'est urgent
Votre fils a eu un accident

Mon enfant vivant je te pleure tellement
Pourquoi continuer à vivre ainsi
Une punition à n'en plus finir
Des heures de tourment

De l'amour à l'incompréhension
De l'incompréhension à la peur
De la peur à la colère
De la colère à la haine

Mon fils je te hais
Je suis si malheureuse
Je souhaite ne t'avoir jamais fait
Je souffre tant quand tu claques la porte

On ne m'avait rien révélé
Tu es mon absence de vie
La peur l'angoisse la douleur
La peur de nos corps sans vie

Quelle trahison
Quelle déception
Qu'est devenue la belle vision?
D'accouchée je me terre couchée

Et toi pauvre ingrat
Dansant buvant draguant
Oubliant ta mère aveuglée
Pour toi je n'étais qu'un sein


Mars 2019

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19 juillet 2020

Fatal ninja power

Bang bang dans les dents 
Blousons pantalons froissés 
Haleine chacal poils griffus
Tables imbougeables en acajou

Magnum cheminé dans l'intestin
Batte titanée dans l'amazone
Cric marbré éventreur
Rocs striés dans la gorge

Bang bang les chiens enversés
Par la bouche s'évadent les quatrains
Par les yeux les flammes de la chaise électrique
Par les pores les porcs des ports hument

De quarante deux à soixante douze
De quatorze à dix huit que du vin
Antarès si rouge dans la nuit
Laine soie doublant triplant la peau

Claquent et s'entrechoquent les dents
A l'assaut des gorges sur l'eau
La vie pourpre rubis ébène
Patience de faïence

Tremblez tremblez dans les landes
Dégorgez les amants des voitures
Jetez les graisses dans le four
Carcanez les cous albâtre

Yeah Elvis encore et toujours
Blanche colombe White dove
Courez daims crevant enfin de faim
Vos plumes d'aigle recouvrant les yeux

Crachez ce qui reste de gamin
Crachez le venin de l'attente
Bombez poitrines cou poitrails
Buvez plâtre et ciment des parkings

Nous approchons de la fin
Viandes et bières à flots perdus
Santiags noires cramées
Que des yoh yeah yippee dans le lointain

Aspirez le vin fin
Léchez la sauce sang
Riez obèses à venir
Percez les veines de bois

Dévissez portes et fenêtres
Tapez à traverser les murs
Ouvrez claquez cassez portes
Ouvrclakcasport

Volez les yeux tournez les bras
Tournez fous tournoyez têtes
Entonnez vins hymnes tournois
Baguenaudez hystériques figés

Et tapez dans les mains little boy fat man
Chargez affrontez battez déchirez
Ondulez sifflez près du trône
Tuez blessez aspirez

Tremblez têtes hochez nuques moovez fesses
Claquez les cuisses jarretelle
Attrapez les gueules asséchées
Cassez les horloges de grès

Mains tremblantes alzheimer karaté
Jambes faux des jarrets chevaux
Dents dans les visages curieux
Cœurs pompes de la joie

Œils yeux lance-flammes
Nuque attendant la guillotine
Cou pour chiens affamés
Omoplates poumons offerts à Odin

Tête marbre grec hurlant
Destroyant l'environ proche
Offrez ventre
Ouvrez poitrine


Février 2019


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19 juillet 2020

Elle est maman

Premier sourire quand il s'éveille
Dernier sourire quand il s'endort
La joie et la certitude de l'enfant
Du matin au soir sur lui maman veille

Par temps chaud froid pluvieux
Jamais il ne souffrira des éléments
Toujours il sera protégé des agressions
Du matin au soir sur lui maman veille

Sucré salé gras sec bon mauvais
Toujours il aura à manger
Toujours il sera rassasié
Du matin au soir sur lui maman veille

Gentils méchants amicaux brutaux
Amis ennemis camarades autres
Personne ne le blessera
Du matin au soir sur lui maman veille

Avenir radieux ou brumeux
Présent ensoleillé plus ou moins
Il a le cœur serein
Du matin au soir sur lui maman veille

Erreurs parjures fautes
Peu importent ses faiblesses
Tout sera résolu expliqué calmé
Du matin au soir sur lui maman veille


Février 2019

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18 juillet 2020

Face à l'univers

Immobile puisque paralysé
Dressé seul en ce point
Marcheur stoppé net
Phare au pôle

Lavé par les pluies les orages hostiles
Sculpté par le vent amoureux
Aimé par la chaleur
Tu renfermes la lumière des étoiles

Que ton rêve s'exauce
Que tes yeux prennent vol
Abandonnent ce corps statufié
Dévorent les nouveaux horizons

Plus de mains pour les arracher
Plus de paumes pour les aveugler
Dévorés par l'envie avides d'images
Voguant si vite dans l'infini

Des yeux lacs
Des yeux navires
Des yeux heureux de l'avenir
Des yeux enivrés de promesses

Le ciel englouti le soleil devenu si petit
L'univers embrassé les galaxies amies
Voler voluptueusement dans l'éther
Découvrir les entités indescriptibles

Aimer les lumières rouges d'Andromède
Etre chatouillé par les quasars
S'aveugler avec les novas
Battre le rythme avec les pulsars

Ne plus voler droit
Juste se balancer dans le vide
Déambuler avec les photons
Onduler sur les flux de gravité

Des herbes aux galaxies
Des arbres aux trous noir
Du presqu'humain au plus-que Dieu
Mes yeux absorbent


Janvier 2019

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18 juillet 2020

Interstices

Sentir tellement de strates
Se dresser sur tant de couches
S'assoir sur des dizaines de feuillets
Essayer de pincer tous ces interstices

Fenêtre porte mur
Plancher pelouse peau
Que des espaces accumulés
Que des séparations de sous-mondes

Que des objets qui en entourent d'autres
Que des entités pour délimiter le vrai
Tout ceci ne nous protège pas
Ceci crée des séparations

Essayer de détacher un bord
Tant vouloir voir ce vide
Tant espérer une odeur
Surprendre le caché

Séparer les deux a plein bras
Comparer le gauche le droit
Les admirer à l'air libre
Etre une fois au centre

Entre deux grains de sable
Entre le sol et le sous-sol
Le secret du monde
Le vide protégé

Tout ce qui enveloppe
Le solide le dur le concret
Juste là pour créer les espaces
Juste là comme supplément plus trop

Tenter de se fondre dans ces espaces
De faire partie de l'inutile vital
D'être immortel en nature
D'être petite poussière


Décembre 2018

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